Julien Odoul : son avocat plaide la relaxe dans l’affaire des assistants parlementaires du RN

Le procès des assistants parlementaires du Rassemblement National (RN), une affaire complexe qui s’étend sur plusieurs années, touche à sa fin. Ce lundi 25 novembre 2024, l’avocat de Julien Odoul, député de l’Yonne, a plaidé la relaxe devant le tribunal judiciaire de Paris. Accusé de recel de détournement de fonds européens, Julien Odoul fait face à des réquisitions lourdes : dix mois de prison avec sursis, une amende de 20.000 euros et un an d’inéligibilité avec exécution provisoire, requis par le parquet.

Entre octobre 2014 et juillet 2015, Julien Odoul a été rémunéré par le Parlement européen en tant qu’assistant parlementaire de la députée européenne Mylène Troszczynski. L’accusation estime qu’il n’a pas réellement exercé ces fonctions et qu’il a, en réalité, travaillé pour son parti, le Front National (aujourd’hui RN). Ce détournement présumé de fonds publics est au cœur de l’affaire.

Me Tristan Simon, avocat de Julien Odoul, a basé sa défense sur la démonstration que son client avait bien accompli les tâches qui lui étaient confiées. Selon lui, une vingtaine de documents prouvent l’activité de Julien Odoul pour le compte de Mylène Troszczynski : gestion des réseaux sociaux, rédaction de communiqués, notes d’actualité et travaux en lien avec la commission « Marché intérieur » du Parlement européen.

L’avocat a reconnu qu’au début de son mandat, la députée avait mis du temps à organiser le travail de son équipe, ce qui explique une période initiale moins productive. Mais selon lui, cette situation s’est régularisée au fil des mois.

Un mail controversé 🧐

L’accusation repose en partie sur un mail envoyé par Julien Odoul à Marine Le Pen, le 10 février 2015, dans lequel il demandait à se rendre à Strasbourg pour rencontrer Mylène Troszczynski et découvrir le fonctionnement du Parlement européen. Ce mail suggère qu’il n’avait pas encore établi de lien professionnel avec la députée, plusieurs mois après son embauche.

Pour son avocat, ce mail a été mal interprété. « Julien Odoul et Mylène Troszczynski s’étaient déjà rencontrés. Ce message reflète une maladresse de langage et non une absence de collaboration », a expliqué Me Simon.

Me Simon a également contesté la sévérité des réquisitions du parquet, qu’il estime déconnectées de la réalité du dossier. « On demande une peine lourde et infamante pour un homme qui, à l’époque, n’avait que 29 ans et n’avait aucun pouvoir pour remettre en cause son contrat », a-t-il argumenté.

Le procès, qui concerne 25 prévenus, dont Marine Le Pen, devrait s’achever ce mercredi 27 novembre 2024 avec la fin des plaidoiries des avocats. Le jugement final est attendu au début de l’année 2025.

En attendant, Julien Odoul, tout comme les autres prévenus, continue de clamer son innocence. Son avenir politique dépendra désormais de la décision des juges, qui devront trancher dans cette affaire emblématique de la gestion des fonds publics au sein du RN.

Plume libre 🪶

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