“Brisons les tabous autour de la dépression post-partum” : Le cri du cœur d’une maman

La maternité est souvent décrite comme une période de bonheur et de plénitude. Mais pour beaucoup de femmes, elle peut aussi être le début d’un combat silencieux et douloureux : la dépression post-partum. Nous avons rencontré une jeune maman qui a vécu cette expérience difficile et qui souhaite aujourd’hui, à travers son témoignage, sensibiliser et briser les tabous qui entourent ce sujet.

Plume libre : Merci d’avoir accepté de témoigner. Pourquoi avez-vous ressenti le besoin de partager votre histoire ?

Jessica : Parce que personne n’en parle vraiment. Avant de vivre ça, je ne savais même pas ce qu’était la dépression post-partum, ou alors vaguement. Quand c’est arrivé, je me suis sentie seule, comme si j’étais anormale. Je veux que d’autres mamans sachent qu’elles ne sont pas seules et qu’elles ont le droit d’en parler.

Plume libre : Pouvez-vous nous raconter votre expérience ?

Jessica : Bien sûr. Quand mon fils est né, tout le monde s’attendait à ce que je sois heureuse. Mais dès les premiers jours, j’ai ressenti une immense fatigue, une tristesse inexplicable. Je pleurais sans raison, j’avais du mal à m’occuper de mon bébé. Et le pire, c’était cette voix dans ma tête qui me disait que j’étais une mauvaise mère, que je n’étais pas faite pour ça.

Plume libre : Avez-vous essayé d’en parler à votre entourage ?

Jessica : Oui, mais ce n’était pas facile. Quand j’ai dit à mon conjoint que je n’allais pas bien, il m’a répondu que c’était “normal”, que toutes les mamans étaient fatiguées. Et mes proches minimisaient aussi : “Ça va passer, c’est juste un coup de mou.” Mais moi, je savais que ce n’était pas juste de la fatigue.

plume libre : À quel moment avez-vous compris qu’il s’agissait de dépression post-partum ?

Jessica : Quand j’ai commencé à ressentir un vrai détachement envers mon bébé. Je l’aimais, bien sûr, mais je n’arrivais pas à créer ce lien qu’on m’avait promis. Et puis, il y avait ces pensées sombres qui me faisaient peur. J’ai décidé d’en parler à ma sage-femme, et c’est elle qui m’a orientée vers un psychologue.

Plume libre : Comment vous êtes-vous sentie en demandant de l’aide ?

Jessica: Au début, j’avais honte. Je me disais : “Tu es faible. D’autres mamans y arrivent, pourquoi pas toi ?” Mais petit à petit, en parlant avec des professionnels et en rencontrant d’autres mamans dans le même cas, j’ai compris que ce n’était pas de ma faute. La dépression post-partum, ce n’est pas un choix, c’est une maladie.

Plume libre: Qu’aimeriez-vous dire aux mamans qui traversent cette épreuve ?

Jessica: D’abord, que ce qu’elles ressentent est légitime. Elles ne sont pas seules, et elles ne sont pas de mauvaises mères. Ensuite, je veux leur dire de ne pas hésiter à demander de l’aide, que ce soit à des professionnels ou à leur entourage. C’est un acte de courage, pas de faiblesse.

Plume libre : Et aux proches de ces mamans ?

Jessica: Arrêtez de minimiser leur souffrance. Soyez présents, à l’écoute, sans jugement. Parfois, juste un “Je suis là pour toi” peut faire une énorme différence.

Plume libre: Vous parlez de briser les tabous. Pourquoi est-ce si important pour vous ?

Jessica: Parce que trop de femmes souffrent en silence, comme je l’ai fait. La maternité, ce n’est pas toujours comme dans les films ou sur les réseaux sociaux. On a le droit de trouver ça difficile, le droit de dire qu’on n’est pas bien. Si on n’en parle pas, les mamans vont continuer à se sentir coupables, et c’est insupportable.

Plume libre: Aujourd’hui, où en êtes-vous dans votre parcours ?

Jessica: Je vais mieux, même si ce n’est pas encore parfait. Je fais encore des séances de thérapie, et j’ai appris à être plus indulgente envers moi-même. Mais surtout, je profite enfin de mon fils. Il y a encore des jours difficiles, mais maintenant, je sais que j’ai les ressources pour y faire face.

Plume libre: Un dernier mot pour conclure ?

Jessica: Oui. J’aimerais dire à toutes les mamans qui lisent cet article qu’elles ne sont pas seules. Et surtout, qu’elles ont le droit d’être entendues, soutenues, et aidées. Ensemble, on peut briser les tabous et rendre la maternité plus humaine, moins écrasante.

À travers ce témoignage, cette maman anonyme nous rappelle une chose essentielle : la dépression post-partum n’est pas une faiblesse, mais une réalité qu’il est urgent de reconnaître et de soutenir. Pour les mamans concernées, sachez qu’il existe des ressources et des professionnels pour vous accompagner. Vous avez le droit d’être aidées, vous avez le droit d’aller mieux.

Si vous souhaitez partager votre propre histoire ou apporter votre témoignage, Plume Libre se fait une joie de porter votre voix et de participer à cette discussion essentielle pour briser les tabous et offrir un soutien à toutes les mamans qui en ont besoin.

Plume libre🪶

Briser les tabous sur la dépression post partum